Troisième génération de traumatisés : les conséquences invisibles des traumas

Quand le transgénérationnel et les constellations familiales sont au service des troisième génération de traumatisés  

Depuis quelques années, le climat politique mondial est tendu. On sent une montée des tensions entre les nations, une multiplication des conflits et une inquiétude grandissante face à la possibilité d’une troisième guerre mondiale.

Même si nous n’avons pas tous vécu directement la guerre, nos corps, nos cellules, notre inconscient collectif se souviennent. Ces tensions réveillent en chacun de nous des mémoires cellulaires profondes, parfois sans que nous comprenions pourquoi.

Lorsque je suis devenue facilitatrice en constellations familiales, j’ai longuement négocié avec la vie pour ne pas recevoir de clients qui avaient traversé la guerre, ou dont la famille avait connu la guerre.

Comme Canadienne, née de parents caucasiens, je me sentais très déconnectée de ce type de drame. Je n’avais aucun repère pour comprendre l’incompréhensible.

La vie a respecté cette demande pendant un an.

Puis, progressivement, elle a mis sur ma route des personnes qui portaient ces mémoires, parfois directement, parfois de manière plus lointaine.

Aujourd’hui, c’est le cœur grand ouvert que j’accompagne ces histoires de guerre, avec gratitude de ne pas porter moi-même ces résonances fortes. Je crois que cela me permet d’être plus objective, moins fusionnelle avec la souffrance, et donc plus présente et ancrée pour ceux que j’accompagne.

Troisième génération de traumatisés – mieux se comprendre

On parle souvent de “traumatisés de troisième génération” pour désigner les petits-enfants de ceux qui ont vécu un événement traumatique comme une guerre.

Quelle est la différence entre les générations ?

• Première génération : ceux qui ont vécu la guerre directement (ex : être soldat, prisonnier, survivant civil, citoyen qui a fuit et s’est caché).
• Deuxième génération : les enfants de survivants, qui ont été élevés par des parents profondément marqués par la guerre, souvent dans une ambiance de peur, de silence ou de surprotection.
• Troisième génération : les petits-enfants, qui n’ont pas vécu la guerre, mais portent inconsciemment les peurs, les loyautés et les blessures familiales non dites.

Le cadeau lorsqu’on travaille avec la troisième génération, c’est que :

• Ils portent les charges, mais sans souvenirs directs liés à leur propre vécu.
• Il y a moins d’attachement mental aux histoires, aux justifications, aux blessures personnelles.
• Cela permet souvent un travail plus fluide, plus rapide et plus libérateur.

Troisième génération de traumatisés : Comment se reconnaître?

Voici six indices concrets qui peuvent signaler que ces mémoires sont actives :

• Peur diffuse du danger – Ressentir une inquiétude constante, sans raison apparente. Avoir du mal à se sentir vraiment “en sécurité” même dans un environnement stable.

• Difficulté à planifier pour l’avenir – Peur que tout s’effondre. Hésitation ou incapacité à se projeter à long terme (travail, famille, projets personnels).

• Culpabilité face au plaisir – Ressentir une gêne ou de la honte à vivre des moments heureux, comme si le bonheur n’était pas permis.

• Silence sur les émotions – Difficulté à parler de ce qu’on ressent. Tendance à minimiser ou à enterrer ce qui touche au cœur.

• Besoin inconscient de “réparer” – Choisir un métier ou des engagements où l’on “sauve”, “protège” ou “répare” sans vraiment comprendre pourquoi cette mission est si importante.

• Rapport difficile à la nourriture – Relation marquée par la peur du manque, des compulsions alimentaires ou un contrôle rigide de l’alimentation, comme un écho aux privations vécues par les générations précédentes.

Même dans les ténèbres, l’amour trouve son chemin

Dans le contexte tragique de la Deuxième Guerre mondiale, alors que l’Europe s’enfonçait dans la terreur nazie et que des millions d’êtres humains étaient persécutés, certains chants sont devenus des phares d’humanité. Parmi eux, le « Chant des marais » (Die Moorsoldaten) se distingue par sa puissance évocatrice. Composé en 1933 par des prisonniers politiques dans le camp de concentration de Börgermoor, il porte la mémoire de ceux qui, malgré l’humiliation, l’injustice et la mort, ont gardé vivant un souffle d’espérance.

Ce chant a traversé les barbelés, les frontières, les décennies. Il témoigne d’une vérité que les constellations familiales révèlent encore aujourd’hui : même dans l’horreur, l’amour continue de circuler. Ce qui a été tu, refoulé, blessé ou écrasé dans nos lignées cherche un chemin pour être vu, honoré, pacifié. Le chant devient alors un vecteur de vie, un fil d’or entre les générations.

Le Chant des marais – Paroles françaises

Écoute la version chantés ici. 

Loin vers l’infini s’étendent

De grands prés marécageux

Pas un seul oiseau ne chante

Sur les arbres secs et creux

Refrain :

Ô terre de détresse

Où nous devons sans cesse

Piocher, piocher

Dans ce camp morne et sauvage

Entouré de murs de fer

Il nous semble vivre en cage

Au milieu d’un grand désert

Bruit des pas et bruit des armes

Sentinelles jours et nuits

Et du sang, et des cris, des larmes

La mort pour celui qui fuit

Mais un jour dans notre vie

Le printemps refleurira

Liberté, liberté chérie

Je dirai : « Tu es à moi »

Dernier refrain :

Ô terre enfin libre

Où nous pourrons revivre,

Aimer, aimer

Un écho dans les constellations familiales

Lorsque nous faisons une constellation, nous ouvrons un espace où peuvent être vus non seulement les drames mais aussi les élans de vie qui ont traversé les générations. Ce chant, porté par des hommes debout dans l’humiliation, nous rappelle que la dignité ne meurt pas. Et que parfois, une seule voix — un chant, un regard, un geste — peut remettre en mouvement des lignées entières.

Un chemin de libération est possible

Si tu te reconnais dans ces exemples,

Si tu ressens cet écho intérieur sans arriver à mettre des mots dessus,

Sache que tu n’es pas seul.e.

La Constellation familiale est un chemin puissant pour remettre chaque histoire, chaque charge, à sa juste place, dans le respect profond de ton histoire familiale.

Et surtout, pour t’autoriser à vivre ta vie avec plus de liberté, d’ancrage et de joie.

Pour t’accompagner dans ton chemin

Je t’invite, si ton cœur le sent, à me contacter pour un accompagnement personnalisé.

C’est avec toute ma sensibilité, mon expérience et mon respect des mémoires familiales que je t’accueillerai.

Avec douceur, clarté et humilité,

Ensemble, nous pourrons ouvrir un nouvel espace. Voici des options pour toi: 

• En accompagnement individuel en douceur, à ton rythme, pour apprivoiser ta sensibilité, restaurer ta vitalité et cultiver une relation plus harmonieuse avec toi-même et avec le monde. Parcours Dire OUI à la VIE proposé à mes clients. 
• Dans un atelier de constellations familiales.  en groupe.

Avec sincérité
Eve Gaudreau
Accompagnante en santé intégrative

Suggestion de lecture 

• Constellations familiales : comprendre les mécanismes des pathologies familiales. Bert Hellinger et al. 

Note importante

Les propos partagés dans cet article s’inscrivent dans une démarche d’exploration personnelle et de mieux-être. Ils ne constituent en aucun cas un diagnostic médical, psychologique ou psychiatrique. Si tu traverses une période difficile, si tu te poses des questions sur ta santé physique ou mentale, ou si tu as besoin de soutien, je t’invite à en parler avec un·e professionnel·le de la santé qualifié·e. Mon accompagnement ne remplace jamais une prise en charge médicale ou thérapeutique.